Des émotions au bien-être
Par Elise Ramaroson
23/11/20
d
Esprit | Science
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10 minutes

Longtemps abandonnée à la philosophie et à la psychologie, l’étude des émotions est en plein essor et de nombreuses recherches s’intéressent à leurs origines, leurs mécanismes et leurs dérèglements. En coaching, le traitement des émotions est essentiel et chez méristHemE, nous l’abordons en suivant un processus de 4 étapes : prise de conscience/apprentissage/actions et feedback. Voyons pourquoi c’est important…

L’importance des émotions

On appelle émotion une réaction spontanée et courte à une situation. Une émotion entraîne des manifestations physiques (pâleur, rougissement, accélération du rythme cardiaque, transpiration…) et des manifestations psychologiques (changement d’humeur, pensées positives ou négatives…).

Selon Plutchik, psychologue américain (1927-2006), il existe 8 émotions primaires :

  • la joie
  • la peur
  • la colère
  • la tristesse
  • l’espoir
  • la confiance
  • l’anticipation
  • le dégoût

Ces émotions se combinent entre elles pour donner lieu à des sentiments, qui eux sont des états affectifs qui s’inscrivent dans la durée et évoluent avec le temps. Par exemple :

  • Joie + confiance = amour
  • Joie + anticipation =optimisme
  • Peur + surprise = crainte
  • Surprise + tristesse = déception
  • Et ainsi de suite…
plutchik roue des émotions

De plus en plus de recherches s’intéressent aux émotions, aux sentiments et aux capacités relationnelles. Ce nouveau domaine porte le nom de neurosciences affectives et montre qu’il y a des échanges permanents entre notre cerveau, notre corps et notre environnement (Pr Sequeira/ Pr Panksepp). Ceci n’est pas encore très clair, mais de plus en plus de chercheurs parlent de « plusieurs cerveaux » qui géreraient ces liens entre le système nerveux où se logent nos émotions et les différents organes où elles s’exprimeraient pour attirer notre attention : 
-le cerveau primitif, qui nous permet de nous protéger des dangers.
-le cerveau du cœur, qui nous permet de nous connecter à nous-mêmes et aux autres.
-le cerveau intestinal ou système nerveux entérique (ENS), qui régule digestion, humeur et santé.
-le cerveau limbique, centre des émotions et de la socialisation.
-le néocortex, qui nous permet de réfléchir, de communiquer et de stocker les informations.

Toutes ces interactions induiraient des réactions musculaires, hormonales, neurologiques et immunitaires nous permettant entre autres de nous adapter, de nous sentir bien, de prendre des décisions ou encore de favoriser l’apprentissage.

Émotions non-exprimées et bien-être, la somatisation

Mais il arrive que ce processus ne fonctionne pas bien, qu’il se dérègle ou que nous ne l’utilisions pas de manière adéquate. C’est ce qu’on appelle la somatisation. Il s’agit de l’expression d’un problème psychologique par le corps physique. Bien souvent, la personne présentant des symptômes est à la recherche d’un dysfonctionnement physique et n’est pas prête à entendre que l’origine de ces problèmes est psychique. Parfois, il existe un élément déclencheur unique, un choc émotionnel qui a lui seul nous bouleverse (la perte d’un proche par exemple). Dans d’autres cas, il existe de nombreux éléments qui mis bout à bout finissent par faire trop de choses à gérer (problèmes au travail + soucis avec les enfants + disputes avec son conjoint + endettement…).

Les chercheurs s’intéressent beaucoup à cette question et si certains évoquent le fait d’une mémoire cellulaire dont on hériterait, d’autres pensent que la localisation de la maladie dans le corps n’est pas anodine et nous envoie un « message », nous transmet une information. Des symptômes se développant sans raison médicale apparente au niveau de l’estomac par exemple seraient le signe d’une émotion « qui ne passe pas », « qu’on a du mal à digérer ». Des symptômes au niveau de la gorge indiqueraient des sentiments « qu’on a du mal à formuler », « qu’on ne dit pas ».  

Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès et interpréter des signes qui n’en sont pas. La juste mesure est d’être à l’écoute de son corps, d’être attentif à ces « dérèglements » puis de prendre les mesures nécessaires pour y remédier. 

Vous l’avez compris, y remédier implique un traitement de la zone malade, mais surtout de l’origine du mal. Le passage par le corps physique n’est qu’un moyen pour prendre conscience de l’émotion et du psychisme. Le véritable traitement consiste à admettre que nous avons vécu un choc ou une surcharge émotionnelle et que nous avons besoin de le comprendre et de réagir à ce traumatisme (en l’acceptant, en l’évacuant, en changeant…). 

Pour le docteur Danièle Pomey-Rey, spécialiste du rapprochement entre la dermatologie et la psychologie. « C’est au patient lui-même de se rendre compte que ses poussées d’eczéma ou de psoriasis ont lieu lorsqu’il va mal ». Il faudra alors traiter les problèmes de peau et chercher les causes du côté de l’inconscient. Si certaines personnes arrivent à effectuer ce travail seules, d’autres en revanche ont besoin d’aide. Le coaching apporte la structure adéquate en termes d’organisation et de sécurité affective. Le recourt à la méditation, l’hypnose, la psychothérapie ou le reiki par exemple peut également s’avérer très utile.

Comment améliorer sa perception des émotions puis sa réaction

Être attentif à ses émotions, savoir les interpréter et apporter la réaction appropriée est important pour notre bien-être physique, mental et pour nos interactions avec les autres. 

Ce concept est connu depuis les années 90 sous le nom d’intelligence émotionnelle (IE) initiée par Salovey et Mayer puis rendue populaire par Daniel Goleman. 

D’après leur définition, l’IE est « la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes ». 

En réalité, quand nous n’y prenons pas garde, nos émotions nous informent sur l’environnement vécu et notre mental les interprète pour les justifier. Non seulement nous ne sommes pas attentifs au message véhiculé par nos émotions, mais en plus, nous le déformons.

Ce qui serait bénéfique, ce serait de savoir les accueillir et d’agir sans les interpréter. 

Prenons un exemple :  Une personne timide devant parler en public ressent de la peur. Cette émotion la fait rougir, accélère son rythme cardiaque et augmente sa température corporelle. Puis les pensées arrivent « t’es vraiment nulle » « tu devrais y arriver » « c’est toujours pareil ». Résultat, elle se dévalorise et préfère ne pas prendre la parole. 

Comment réagirait une personne ayant une IE développée dans la même situation ?

  1. Quelle est l’émotion que je ressens ? (La peur). 
  2. Quel est le message que cette émotion m’envoie ? (J’ai peur de mal faire et d’être jugé par les autres).
  3. Quels sont les changements que je dois faire ? (Oser prendre le risque/expliquer ma peur aux autres/demander à quelqu’un de m’accompagner…).
  4. Que me dirait quelqu’un qui ne ressent pas cette émotion dans une telle situation ? (Tu vas y arriver/ tu as le droit à l’erreur/ on a tous peur de quelque chose…).
  5. Agir, essayer de s’adapter.

En coaching, nous propopsons un travail sur l’intelligence émotionnelle en utilisant les outils d’évaluations personnelles TTI Success Insights. Le questionnaire relatif au quotient émotionnel (EQ) mesure 5 facteurs (conscience de soi, autorégulation, conscience sociale, régulation sociale et motivation) et permet d’engager des actions en vue d’améliorer les domaines les moins développés. Ainsi, il devient possible d’identifier ses émotions et celles des autres, de les comprendre et de les exprimer pour être en mesure de les communiquer sous forme d’un besoin, d’une demande ou simplement de les accepter. 

Développer son intelligence émotionnelle permet :

  • de mieux se comprendre – de mieux comprendre les autres
  • de s’adapter au changement
  • d’augmenter ses compétences
  • de mieux gérer les conflits
  • de s’épanouir…
  • …et d’augmenter son niveau de bien-être
état émotionnel

Que puis-je faire ?

  • Si vous avez envie d’essayer tout de suite de mieux comprendre vos émotions, voici un petit exercice très simple proposé par Yves-Alexandre Thalmann (auteur, psychologue et formateur spécialiste de la gestion des émotions et de l’affirmation de soi) : « le sentimètre »
maturité émotionnelle
  • Si vous souhaitez obtenir des informations concernant les évaluations personnelles que nous proposons, cliquez sur le lien suivant :

À retenir

+ Quand nous ne comprenons pas bien nos émotions, cela se repercute parfois sur notre corps.

+ La capacité à comprendre nos émotions et celles des autres s’appelle l’intelligence émotionnelle (IE)

+ Il est possible de développer son intelligence émotionnelle, seul ou avec l’aide de différents intervenants.

Après des études de biologie, je me tourne vers la pédagogie et deviens professeur des écoles puis me spécialise dans l’enseignement du français langue étrangère (FLE). Très intéressée par le développement personnel et tournée vers les autres, c’est naturellement que je me forme alors au coaching.

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méristHemE a pour vocation de vous accompagner vers un bien-être maitrisé en s'appuyant sur des méthodes claires et des sources transparentes.

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