Nous sommes des êtres sociaux et nous communiquons de plus en plus. A deux, en famille, entre amis, au travail…réunion, téléphone, réseaux sociaux, SMS, mail, vidéos, chats…
Mais communiquons-nous efficacement ? Essayons-nous réellement de comprendre l’autre, parvenons-nous à nous faire comprendre, la communication remplit-elle son objectif ou nous plonge-t-elle au contraire vers plus d’inconfort et d’incompréhension ?
La communication non violente qu’est-ce que c’est ?
La communication non violente (CNV) a pour objectif de mettre en place des relations fondées sur le respect et permettant la coopération.
Il s’agit d’une méthode développée par le Docteur Marshall Rosenberg dans les années 60.
Pour lui, la CNV est la combinaison :
Selon lui, la CNV me permet :
« De me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie.
D’acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur.
D’acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner. »
L’empathie vient compléter ce processus en nous permettant d’accorder à notre interlocuteur le temps et l’espace dont il a besoin pour s’exprimer et se sentir compris.
Pour faire simple, c’est s’écouter et écouter les autres et s’exprimer et laisser les autres s’exprimer.
Le fait d’être attentif à nos propres émotions et de découvrir les besoins sous-jacents que nos émotions nous révèlent nous permet ensuite de demander aux autres de nous aider à les assouvir ou du moins à respecter ces besoins de manières claire et non autoritaire.
Réciproquement, lorsque notre interlocuteur, après avoir accueilli son émotion et identifié le besoin sous-jacent, formulera une demande, nous serons en mesure de la recevoir avec respect, de la comprendre et d’y répondre dans la limite de nos capacités.
Quel lien avec le bien-être ?
Les techniques de la communication non violente ont de réelles répercussions sur le bien-être.
Le simple fait d’apprendre à exprimer ses émotions et de ne pas porter de jugements de valeur entraine une attitude bienveillante envers nous mêmes et envers les autres.
En essayant de pratiquer la CNV dans votre quotidien, au travail comme à la maison, vous remarquerez que vous mettrez en place des relations plus saines et plus positives. Vos échanges seront plus constructifs et vous observerez moins de conflits, plus d’entraide et plus de confiance en vous et chez vos interlocuteurs.
Beaucoup de personnes communiquent de manière agressive et sont plus enclines à faire des reproches, des critiques ou à se plaindre. Beaucoup de personnes le font par automatisme, pour répondre à un sentiment de mal-être, d’injustice ou de frustration sans avoir pris le temps d’en identifier la cause. Beaucoup de personnes ne savent pas vraiment ce qui pourrait les aider à se sentir mieux et sont donc dans l’incapacité de faire une demande précise à leurs interlocuteurs.
Clarifier tous ces points serait pourtant une manière rapide et simple d’améliorer les conditions quotidiennes de stress et d’inconfort de la majorité d’entre nous.
Au début, cette méthode paraitra certainement étrange à la plupart d’entre nous, mais une fois la routine installée, la clarification des besoins de chacun permettrait de développer un climat de confiance, d’entre-aide et de bien-être entre les différents intervenants.
La CNV est bénéfique chez tout être humain et de nombreux enseignants la mettent en pratique dès l’école maternelle.
Les jeunes enfants n’ont pas la capacité de gérer leurs émotions comme un adulte ayant développé l’ensemble de ses connexions neuronales. Vers 4/5 ans, vous entendez fréquemment, «je ne t’aime plus», «t’es plus ma copine» alors que les 2 petits jouent de nouveau ensemble la minute suivante. Ces phrases sont en fait l’expression d’un besoin non reconnu.
L’adulte présent pourrait intervenir et demander :
« Pourquoi tu ne l’aimes plus ?
Comment tu te sens ? Triste/content/en colère/honteux…
Qu’est ce que tu voudrais que l’autre fasse ?
De quoi tu as besoin ? »
Petit à petit, le jeune enfant serait capable de se poser lui-même ces questions et parviendrait à exprimer son besoin au lieu de formuler une méchanceté ou un reproche.
Plus cette méthode sera expliquée tôt, plus elle deviendra une habitude et plus elle sera efficace.
La CNV a le vent en poupe car elle répond aux besoins de notre époque et de nombreuses formations et stages sont proposés.
Si les principes de base sont simples, le plus difficile est l’application. Si après la théorie vous trébuchez sur la pratique, que vous avez du mal à accepter la demande de l’autre ou que vous vous mettez encore en colère, ne vous en voulez pas ! Accueillez vos émotions et persévérez…
La communication non violente n’est pas naturelle et demande de l’entrainement. Mais le jeu en vaut la chandelle : une meilleure estime de vous, plus de bienveillance, plus de coopération et plus de bien-être.
En pratique, comment améliorer sa communication ?
La première étape est de se comprendre et de s’accepter soi :
Je suis en colère-OK
Je suis calme-OK
Je suis jaloux-OK
Je suis honteux-OK
Vous l’avez compris…quelque soit mon état, je suis OK.
Puis, appliquez le OSBD
La deuxième étape est de comprendre l’autre et de l’accepter :
Il est en colère-OK
Il est calme-OK
Il est jaloux-OK
Il est honteux-OK
Vous l’avez compris…quelque soit son état, l’autre est OK.
Puis, appliquez le OSBD
Quelles actions mettre en place ?
• Apprendre à gérer la colère
• Apprendre à remercier les autres
• Prendre conscience de soi-même par rapport à l’autre…et inversement.
• Ecouter l’autre
Commencez par un petit exercice en dehors d’une vraie situation de communication. Pensez à une difficulté que vous vivez ou avez vécue avec quelqu’un :
O – Décrivez la situation (elle/il a dit ça, j’ai fait ceci…)
S – Identifiez les sentiments que vous avez ressentis lors de cette interaction ( je me suis senti … )
B – Exprimez les besoins sous-jacents à ses émotions (« ce moment-là j’avais besoin/envie de… »)
D – Imaginez ce qui pourrait être une solution, ce que vous aimeriez que vous ou l’autre dise ou fasse
A retenir
La CNV permet d’avoir des conversations plus constructives en :
– Se basant sur des faits et non sur des interprétations.
– Célébrant les avancées pour encourager et donner confiance à vos interlocuteurs.
– Donnant des feedbacks permettant à vos interlocuteurs de s’améliorer.
Ainsi, vous réduisez les conflits et vous augmentez la coopération.
Vous êtes donc globalement plus serein et plus satisfait.