Faire de la pause en entreprise un levier de performance et de bien-être
Par Laurence Bellot
09/05/23
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Corps | Entreprise | Esprit | Science
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6 minutes

Au travail, n’avez-vous jamais eu l’impression que vous n’étiez plus vraiment efficace sur un dossier et que le lendemain matin, en le reprenant tout s’était éclairci et que la solution s’était imposée tout simplement ?

Cela illustre le pouvoir du lâcher-prise !

On dit que la nuit porte conseil, c’est évident ! Mais au cours d’une journée de travail, le même processus peut être reproduit pour permettre à notre cerveau de faire comme un « reset ». C’est alors que l’on prend conscience du pouvoir de la pause.

Voici une expression à retenir et à appliquer dans son travail : toutes les 2 heures, la pause s’impose !

Pourquoi notre réflexion n’est plus aussi pertinente après une longue période de travail ?

Comme un sportif de haut niveau a besoin de période de récupération, la pause est indispensable dans le cadre du travail. On l’entend facilement pour des fonctions nécessitant un travail physique : des ouvriers sur un chantier par exemple, mais le travail intellectuel est aussi grand consommateur d’énergie ; notre cerveau consomme 20 % de notre énergie et a besoin de se reposer pour fonctionner au mieux.

La pause cérébrale s’impose. A l’heure de l’hyper connexion, il est de plus en plus rare de s’accorder un arrêt complet de l’activité cérébrale en dehors des nuits de sommeil.

Faire une pause remet les compteurs à zéro.

C’est à chacun de trouver son rythme. Certains ont besoin de s’arrêter 10 minutes toutes les heures ou 5 minutes toutes les 25 minutes comme le préconise la méthode Pomodoro. L’objectif de cette méthode est de rester concentré à 100 % sur une seule et unique tâche pendant 25 min. Une courte pause de 5 min sépare chaque session.

Puis un break plus long intervient après plusieurs sessions, par exemple toutes les 2 heures.

Quels types de pause s’accorder ?

Le Code du travail indique que dès que le temps de travail quotidien atteint 6 heures, le salarié doit bénéficier d’un temps de pause d’au moins 20 minutes consécutives.

L’INRS, Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles explique pourquoi des pauses plus fréquentes sont essentielles : Le temps de pause a vocation à préserver la santé physique et mentale du salarié.

Ainsi,   la   pause   permet   notamment    de prévenir des risques :

  • Physiques     (Troubles     Musculosquelettiques, lombalgies…),
  • Psychosociaux comme l’épuisement professionnel ou encore le stress au travail,
  • D’addiction (alcool ou drogue consommés dans l’optique de tenir au travail),
  • De fatigue (visuelle/auditive/ou générale…).

La pause participe également à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle du salarié.

Selon le Baromètre Santé Publique France COVIPREV publié en septembre 2022 sur la santé mentale des Français suite au COVID, plus de 71 % des Français se plaignent de problèmes de sommeil, soit 10 points de plus qu’en 2020. Cette tendance va de pair avec une hausse de leur anxiété (26 %), qui a également augmenté de 10 points en deux ans.

Les crises (sanitaires, géopolitiques, économiques) ont un impact sur l’état moral des individus.

Ainsi, le besoin de pause est encore plus criant, car les salariés sont de plus en plus fatigués.

Vive la pause active !

Et, quand on dit pause, il ne s’agit pas de rester assis devant son ordinateur ou son smartphone pour aller sur les réseaux sociaux.

On parle de pause active à faire tout le long de la journée. En général, les fumeurs ou les grands consommateurs de café s’accordent tout naturellement ces moments de pause. Mais, les autres n’en ressentent pas toujours le besoin.

On peut se mettre en mouvement en s’étirant, en respirant profondément

Petit exercice inspiré du yoga : Inspirez profondément par le nez en comptant jusqu’à 4, bloquez votre respiration en comptant jusqu’à 7 puis expirez doucement par la bouche en comptant jusqu’à 8 et recommencez cet exercice au moins 3 fois de suite.

En milieu de journée après le repas, une sieste de 20 à 30 min fonctionne comme une petite nuit sur le cerveau en permettant d’intégrer les informations du matin.

La sieste devrait être inscrite dans le Code du travail. De nombreuses études ont prouvé ses bienfaits sur la mémoire et la concentration, la réactivité, la gestion du stress, la régulation de l’humeur, et même la productivité. Une étude de la NASA a même démontré qu’elle permettrait d’augmenter la productivité de 35 %.

Bien sûr, il y a sieste et sieste

La sieste de récupération que l’on s’accorde le week-end de 1 à 2 heures pour rattraper le manque de sommeil du reste de la semaine et au cours de laquelle on rentre dans un sommeil profond.

La sieste flash dure moins de 5 minutes. On ne s’endort pas vraiment, mais on se détend et cela peut suffire à contrer le coup de barre du début d’après-midi et au passage à améliorer sa mémoire et son attention. Des techniques de sophrologie peuvent aider à lâcher-prise en respirant profondément et à visualiser son lieu de ressourcement.

La sieste type dure entre 10 et 20 minutes. Elle comporte uniquement du sommeil lent léger. Cet état où l’on entend encore les bruits tout autour, mais où l’on se repose bel et bien. C’est idéal pour refaire le plein d’énergie et y voir plus clair après, car ce type de sommeil augmente la plasticité cérébrale.

Instaurer la sieste en entreprise, outil d’amélioration de la Qualité de Vie au Travail

Pour officialiser la démarche dans une entreprise, la meilleure solution est de créer une salle de déconnexion avec fauteuil et lumière tamisée. Mettre à disposition des dispositifs de relaxation qui permettent d’optimiser ces temps de pause sera apprécié par le personnel.

En s’exposant à la luminothérapie, qui stimule l’horloge biologique, cette sieste sera ressentie comme un booster d’énergie.

Selon Sylvie Royant-Parola, médecin, psychiatre spécialiste du trouble du sommeil et présidente du Réseau Morphée, « des études démontrent un effet immédiat sur la récupération et sur la vigilance. Après une sieste, on est plus attentif, plus performant. Tout le monde a à y gagner, le salarié comme l’entreprise.

Mais au-delà du monde même du travail, il a été montré que la sieste pratiquée régulièrement aidait à réduire les risques cardio-vasculaires. C’est très intéressant, car cela vient contrebalancer le stress qui existe tout en ayant à long terme des effets bénéfiques sur le cœur ».

Ainsi, ces lieux et ces temps de pauses accordés au personnel sont de véritables outils pour augmenter la productivité dans l’entreprise et un moyen de favoriser facilement une meilleure Qualité de Vie au Travail et la santé en général.

L’action de promouvoir des temps de pause optimisés est vraiment une action simple, inclusive et efficace pour lancer une démarche RSE !

Laurence Bellot - Ambassadrice PSIO, sur le sens, l'utilité et l'impact que peut retrouver la pause au travail.

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