Juin 2024
Musique et QVCT*
*Qualité de Vie et Conditions de Travail
Sylvie Gardahaut
Directrice associée méristHemE France
Omniprésente dans nos vies quotidiennes depuis la préhistoire, la musique ne laisse personne indifférent. De plus en plus d’études se penchent sur ses bienfaits, notamment sur ses effets sur le cerveau. Depuis peu, les neurosciences ont mis en évidence les effets positifs de la musique sur la productivité en entreprise ainsi que sur la diminution du stress et de la fatigue. Des découvertes intéressantes émergent avec des actions innovantes et impactantes sur les conditions de travail et répondre ainsi aux besoins des salariés, à ceux de l’entreprise et aux Objectifs de Développement Durable (ODD).
En effet, écouter de la musique active la zone du cerveau responsable du plaisir (le circuit de la récompense). Pour faire simple, la stimulation musicale libère de l’endorphine et de la dopamine (hormones du plaisir et du bien-être) tout en diminuant le cortisol (hormone du stress). Résultat, plus de bien-être et d’apaisement — moins de douleur et de stress. Mais pas que ! Des écoutes régulières augmentent les connexions entre les deux hémisphères cérébraux et facilitent apprentissage et mémorisation. Par exemple, faites l’expérience des sons binauraux qui permettent de synchroniser nos deux hémisphères, selon votre objectif – détente ou concentration – les morceaux de musique seront composés sur des fréquences spécifiques. Etonnant non ?
Dans le milieu professionnel, ces découvertes laissent la place à de belles innovations en ce qui concerne les questions du mal-être au travail et des risques psychosociaux (RPS) et offrent de perspectives prometteuses pour associer la musique aux démarches QVCT et contribuer au bien-être physique et mental des salariés.
La musique permettrait à chacun d’ajuster son rôle dans l’entreprise, sa posture, son rapport aux autres, ses émotions et même sa gestion du temps. Un outil à mettre en toutes les mains donc, et particulièrement entre celles des managers. Écoute au casque, salle de relaxation, sieste… d’après une étude IPSOS, 28 % des établissements de plus de 10 salariés et 43 % des établissements de plus de 250 salariés diffusent même de la musique d’ambiance !
Le véritable challenge est de parvenir à cibler les besoins et d’ajuster les moyens pour faire de la musique un véritable levier de bien-être et de performance.
Intégrer efficacement la musique à une démarche RSE ou à des actions de QVCT permet aussi de communiquer une image innovante et bienveillante de l’entreprise et d’améliorer la marque employeur. À l’avenir, certains spécialistes imaginent déjà que l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) pourrait renforcer l’utilisation de la musique en analysant en temps réel les émotions de l’individu et en lui proposant une playlist adaptée, créant ainsi une expérience personnalisée et efficace… tentant non ?
Bonne lecture…et bonne écoute !
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ARTICLE
Musicothérapie, prendre un temps pour soi en musique
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FICHE PRATIQUE
Quelle musique pour quels effets ?
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INFOGRAPHIE
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Chaque année en juin en France, la semaine de la QVCT invite les entreprises à sensibiliser leurs collaborateurs à la Qualité de Vie et Conditions de Travail. A cette occasion, nous nous engageons pour sensibiliser le monde de l’entreprise aux pratiques responsables de la QVCT.
Nous intervenons en présentiel dans votre organisation ; l’occasion de faire un premier pas avec nous pour intégrer la musique à vos actions QVCT afin de :
– développer le bien-être en entreprise
– améliorer l’image de l’entreprise
– booster la productivité et la concentration
Et, c’est totalement gratuit – c’est le prix de notre engagement !
Pour être recontacté, Cliquez ici : https://meristheme.typeform.com/to/jvUk6Ebp
Un article de Élise Ramaroson
Musicothérapie : Prendre un temps pour soi en musique
🎵 Choisissez une pièce où vous ne serez pas dérangé.e. et décidez de prendre un temps donné pour vous retrouver avec vous-même.
🎵 Préparez un morceau, une sélection de morceaux(playlist) ou un album que vous aimez. Assurez-vous que tout soit prêt pour votre moment d’écoute. Si vous le pouvez, privilégiez un casque d’écoute qui enveloppera vos oreilles et vous donnera l’impression de vous mettre dans un îlot de confort.
- 🎵 Maintenant : debout ou assis le dos droit, les yeux fermés, considérez votre problème, votre anxiété, la situation qui est la vôtre aujourd’hui. Faites-en le tour. Considérez les émotions que cela suscite en vous. Ne reculez pas devant la douleur que cela occasionne. Vous vous êtes donné.e un temps, il vous appartient, il a un début, une fin. Il s’agit de faire face, sans peur. Considérez chaque chose qui survient sans fuite, sans jugement. Vous êtes là. Prenez les minutes qui vous sont nécessaires pour cet exercice de considération de soi. Rien n’est alors plus important que ce que vous faites là, maintenant, pour vous.
🎵 Quand vous le déciderez, faites partir la musique que vous avez préalablement choisie. Laissez-vous couler, envelopper dans, par la musique. Cette musique, c’est vous. Vous êtes là. Plein.e de vos contrariétés, de vos angoisses, de vos interrogations peut-être. Vous êtes là. Cette musique parle de vous aussi. Elle est là pour vous.
🎵 Ce temps relativement court peut être reproduit autant de fois que nécessaire, comme un rendez-vous régulier, une fois dans la journée, une fois dans la semaine, selon vos disponibilités. Si la régularité ne vous est pas possible, donnez-vous ce temps quand ça vous est possible et observez ce que vous pouvez recevoir comme bienfaits suite à ce temps. Peut-être aurez-vous finalement envie d’en faire un rendez-vous régulier avec vous-même…
Si vous êtes en manque d’inspiration, consultez notre playlist !
Un article de Elise Ramaroson
Vers l’alignement professionnel…
Depuis la crise sanitaire, la quête de sens est sur toutes les lèvres. Effet de mode ou véritable point de bascule, il semble que la place du travail dans la société est bel et bien remise en question, qui plus est par la génération Z qui ose dire tout haut ce que les générations précédentes pensent tout bas.
Qu’observe-t-on concrètement ?
D’un côté, un désengagement d’une partie des collaborateurs semblant ne venir qu’avec l’idée de pouvoir repartir vers ses loisirs, de l’autre côté, l’expression d’une véritable souffrance devant ce métier-passion qui ne répond plus à ses attentes. Dans les deux cas, l’origine est une dissonance entre les besoins professionnels de l’employé et ceux auxquels l’entreprise propose de répondre. Mais voyons tout cela de plus près…
Derrière le mot « travail », que nous comprenons tous aisément, se cachent deux points de vue. En effet, certains créditent l’origine du mot, à l’ancien français « traveillier » (faire souffrir), lui-même issu du latin « tripāliāre » (torturer avec le tripalium, outil de torture), induisant une connotation de pénibilité au travail, au profit des loisirs.
D’autres optent pour une seconde étymologie, proposée par Marie-France Delport dans son étude des mots hispaniques médiévaux. D’après elle, le mot « travail » viendrait de « trabajo » et exprimerait une « tension qui se dirige vers un but et qui rencontre une résistance ». Pour elle, on y retrouve le préfixe latin trans-, qui exprime un passage d’un état vers un autre. Le travail serait alors vu comme un voyage, un changement.
Et on voit bien là apparaitre deux interprétations différentes. Une qui considère que le travail est ce qui transforme la nature pour satisfaire les besoins de l’être humain (approche philosophique) et la seconde où le travail consiste à produire un effort en échange d’une rémunération (approche économique).
La définition économique semble plus limitante. En effet, que faire du travail non rémunéré effectué par les hommes ou les femmes au foyer, les élèves, les étudiants en encore les bénévoles qui bien que ne recevant aucun salaire créent beaucoup de valeur et sont essentiels au développement d’une nation ?
Une définition à la fois plus moderne et plus précise du travail ne permettrait-elle pas de lever l’ambiguïté relative à ces deux approches et de clarifier les besoins auxquels un travail devrait répondre ?
Depuis quelques décennies…
…de nombreux intellectuels se penchent sur cette question.
Pour Henri Walon (Psychologue et homme politique1879-1962), travailler c’est « contribuer par des services particuliers à l’existence de tous, afin d’assurer la sienne propre ».
Pour Marie Jahoda (psychologie 1907-2001), le travail se définit selon 5 aspects :
- Donner une structure temporelle à la vie
- Créer des contacts sociaux hors de la famille et des amis
- Donner des objectifs indépendants de ses besoins propres
- Définir une identité et une utilité sociale
- Forcer à l’action
Repenser ses activités en fonction de leurs impacts sur soi et sur l’environnement permet de remettre le sens au cœur de la question et donc la valeur qu’on apporte réellement au monde de manière durable.
La tendance semble être de délaisser l’aspect consumériste et de ne plus accepter de « se tuer à la tâche » moyennant compensation salariale permettant tout juste de dépenser pour se divertir un peu avant de revenir travailler dans un cycle répétitif et monotone.
Pour beaucoup, le travail doit être repensé comme un espace structurant la vie, permettant de se former et de s’épanouir en contribuant au développement durable de l’ensemble de son environnement (proche et moins proche — dans le temps comme dans l’espace).
C’est ainsi que la formation tout au long de la vie, la semaine de 4 jours ou encore le salaire universel s’invitent régulièrement dans les débats politiques.
Au niveau de l’individu…
…repenser le travail revient à savoir pourquoi on se lève chaque matin, à comprendre ce qui nous motive ou encore à identifier ce qui est apprécié et reconnu dans les actions effectuées… cela n’est pas si simple, cela évolue avec le temps et cela mérite qu’on y consacre quelques réflexions avant de prendre ou de ne pas prendre les meilleures décisions possibles.
En effet, la plupart des collaborateurs qui ont des comportements de désengagement dans leurs entreprises vivent une forte dissonance intérieure entre leurs besoins professionnels et les besoins de l’entreprise. C’est pourquoi prendre le temps de clarifier ses critères d’alignement professionnels et de retrouver une consonance est indispensable pour retrouver ses pleines capacités de décision et d’action.
Cette clarification revient à se poser les bonnes questions sur ses besoins et sur ses attentes au travail :
• Ce qu’on veut faire?
• Avec qui on veut le faire ?
• Comment on veut le faire ?
• Pour qui on veut le faire?
Ces clarifications vont permettre, entre autres, d’identifier l’origine d’un éventuel mal-être au travail, de percevoir les causes, de mieux comprendre leurs effets, pour certains, de prendre conscience que le Brown out* n’est pas loin ou encore de conscientiser que le stress ressenti au travail agit sur le cerveau et déclenche une réaction de défense qui aboutit, selon les individus, à l’évitement, à l’immobilité ou à l’affrontement.
Dans les deux cas, l’entreprise sera gagnante par un retour à la performance dans un climat d’équipe apaisé et une relation managériale constructive.
Pour résumer, nous pouvons dire que dans l’idéal, un travail devrait être une activité choisie permettant de contribuer au développement de son environnement et à son épanouissement personnel.
Pour cela, avoir une bonne connaissance de ce que l’on peut apporter, de ce que l’on souhaite apporter et de ce dont notre environnement a besoin est primordial.
De plus, le monde et chacun d’entre nous étant en perpétuel changement, changer de métier, de travail et même de secteur d’activité va devenir la norme.
Apprendre à se poser les bonnes questions ou à accompagner ses collaborateurs dans cette démarche devrait donc également devenir une habitude afin de rechercher l’alignement professionnel, de maintenir un état de consonance et d’être en responsabilité de décider et d’agir.
*Expression anglaise signifie littéralement « baisse de courant » psychique. Maladie dite de l’absurde, cette baisse de régime est liée à la quête de sens dans son travail par rapport à soi, et à la culture de son entreprise.