Juillet 2024
Se reposer & faire sa part
Elise Ramaroson
Coach professionnelle et co-fondatrice de méristHemE
Ce mois-ci, on parle vacances ! Et qui dit vacances dit tourisme. Rappelons que selon l’Organisation mondiale du tourisme : « un touriste est une personne qui séjourne plus de vingt-quatre heures en un lieu autre que son environnement habituel, et pour quelque raison que ce soit ».
Autant vous dire que les enjeux liés à ce secteur sont énormes : hôtellerie, hébergement marchés, restauration, transports, commerce, artisanat, culture, loisirs, agriculture… sur les plans économiques, environnementaux et humains, les répercussions sont énormes et surtout sur le lieu de destination. De nombreux Objectifs de Développement Durable sont donc touchés. Dans cette newsletter, nous vous proposons d’envisager le tourisme à travers le prisme de la santé et du bien-être (ODD 3) ainsi que de l’innovation pour la mise en place d’infrastructures résilientes et d’une industrialisation durable qui profite à tous (ODD 9).
En effet, le secteur du tourisme tel que nous le connaissons est tout nouveau. Ce n’est que dans les années 1840 que Thomas Cook crée le concept de voyages organisés et ouvre la voie des agences de voyages et tour-opérateurs pour fabriquer et commercialiser les premiers « produits touristiques ». Puis tout s’emballe…
En 1889 à Grenoble ouvre le premier syndicat d’initiative.
En 1905, le premier office de tourisme (à Saint-Pierre-de-Chartreuse).
Dans les années 50, congés payés et transports ouvrent la porte au tourisme de masse.
Dans les années 70, la réservation à distance facilite les processus.
Aujourd’hui, l’urgence climatique est un nouveau défi pour les acteurs du tourisme. Les partenaires publics et privés doivent organiser le territoire pour continuer à accueillir les touristes tout en contribuant au Développement Durable.
Comment donc partir en vacances pour se faire plaisir et récupérer, tout en contribuant au développement économique du territoire, sans détériorer l’environnement ou le tissu socio-économique de notre lieu de destination ? Un article co-écrit avec C’Chartres Tourisme, un client qui nous tient à cœur, vous y sensibilise.
Il n’existe pas UNE recette miracle, et loin de nous l’idée de nous placer en donneur de leçon… simplement, prendre conscience, se questionner et trouver sa position d’équilibre pour « concilier la chèvre et le chou », faire sa part et profiter pleinement de ses vacances !
Bonne lecture, bonnes vacances et l’on se retrouve à la rentrée…
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ARTICLE
Vers un tourisme régénératif
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INFOGRAPHIE
Tourisme Durable VS Régénératif
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ACTUALITÉ
En juillet, méristHemE Madagascar expose au Salon RSE & IDD qui se tiendra les 11 et 12 Juillet 2024 à Antananarivo, au Novotel Alarobia. Au fil des éditions, ce rendez-vous est devenu un incontournable des acteurs engagés qui cherchent et proposent des solutions RSE.
Cette 9ème édition est placée sous le thème : “De la prise de conscience à l’action : comment accélérer l’engagement des organisations ?”.
Village des solutions, conférences thématiques, rdv d’affaires, ateliers, Marina Ramaroson, Directrice associée et Maminirina Rajaonarivo vous accueillent sur le stand méristHemE pour échanger sur vos problématiques RSE autour de la Gouvernance ou des Relations & Conditions de Travail.
Pour accéder au programme et participer :
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ARTICLE
Devenir un touriste responsable
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Article co-écrit entre C’Chartres Tourisme x méristHemE
Vers un tourisme régénératif
En 2021, environ 450 millions de touristes internationaux se sont déplacés sur l’ensemble du globe.
En 2022, ils étaient plus de 900 millions.
En 2023, 1,28 milliard ! Les limites planétaires (1) déjà dépassées ne peuvent pas absorber de telles données.
C’est pourquoi depuis quelque temps, la notion de « tourisme régénératif » (2) est de plus en plus présente sur le marché du tourisme, les réseaux sociaux et les médias en général. Phénomène de mode, « washing » ou véritable changement de mentalité et de consommation… this is the question !
L’objectif de cette « nouvelle offre » est de prendre conscience de la nécessité de partager les lieux de vie et de permettre aux visiteurs d’avoir un impact positif sur leur destination de vacances (impact sur l’environnement, l’économie et la société). S’évader oui, mais pas avec n’importe quelle conséquence. Réduire son empreinte carbone, créer de la valeur, partager ses connaissances et ses compétences… le voyageur veut être responsable et contribuer à l’atteinte des objectifs de Développement Durable. Ainsi, le tourisme régénératif modifie la conception même des vacances, du voyage et notre rapport au monde.
Comme toujours, il existe plusieurs moyens de contribuer à l’atteinte de l’objectif, dont la méthode C.A.R.E :
Créer de nouvelles manières de valoriser le territoire et le patrimoine en développant l’intelligence collective, la collaboration et la co-construction
Augmenter les sources de revenus pour les locaux, les déplacements doux, sa compréhension du monde, de la nature, des autres, de soi-même et des interactions en jeu, la sensibilisation, la communication
Réduire ce qui pollue, le nombre de touristes
Éliminer ce qui nuit à l’écosystème et aux populations locales
Idéalement, un « bon touriste » quitterait donc son lieu de séjour en le laissant dans un meilleur état que quand il était arrivé.
Le tourisme régénératif va ainsi plus loin que le tourisme responsable qui évite simplement de dégrader le lieu de destination (environnement, faune, flore, patrimoine, humain, tissu économique). Il s’agit pour le spécialiste du secteur comme pour l’utilisateur de prendre conscience des limites planétaires et d’adapter son comportement sans devoir renoncer radicalement à tout déplacement récréatif.
C’est une façon de voir le tourisme comme bonificateur du niveau de vie des communautés. Ça touche le développement durable, mais ça va plus loin.
Accompagner la transition écologique du territoire, contribuer à son développement économique, restaurer le patrimoine culturel, répondre aux besoins des communautés locales tout en offrant une expérience enrichissante, agréable et inoubliable aux convives sans tomber dans de fausses promesses… c’est le défi des acteurs du tourisme.
Prendre en compte la complexité du monde et ses interconnexions. Remettre le territoire au premier plan et non simplement l’aspect économique. Faire du tourisme un moyen de créer de la valeur culturelle et sociale… Ceci est possible si les parties prenantes (professionnels, politiques, utilisateurs) y travaillent main dans la main.
À Amsterdam par exemple, il est possible de faire un tour en bateau tout en ramassant les déchets présents dans l’eau, de se promener dans un parc tout en désherbant manuellement, de prendre un verre tout en rencontrant les artistes locaux.
Certains villages vacances proposent un budget à dépenser à l’épicerie locale. Ainsi, l’établissement reste ouvert et profite au quotidien de la communauté. Les visiteurs peuvent aussi participer aux travaux des champs ou à la vie de la ferme. L’agriculteur gagne de la main-d’œuvre, les vacanciers gagnent des expériences et l’accès à des produits de qualité.
Dans tous ces exemples, l’office du tourisme est un élément clé pour faire le lien entre les différentes parties prenantes et communiquer efficacement afin que le tourisme régénératif s’impose comme nouvelle façon de consommer et ne soit pas réduit à un argument markéting.
À Chartres (Eure-et-Loir), C’Chartres tourisme prend ce rôle à cœur et fait parfaitement de lien entre ambassadeurs locaux (artisans, restaurateurs, hôteliers, commerçants), acteurs politiques et usagers, répondant à sa raison d’être :
« Préserver, transmettre et faire rayonner* notre patrimoine commun, les Terres de Chartres, pour le bien-être/le bien-vivre aujourd’hui et pour celui des générations futures. »
*La lumière, le vitrail et le vélo
Inventer de nouvelles façons d’explorer le territoire et de contribuer à sa durabilité fait partie intégrante de la mission que l’office a choisi d’honorer au cours de sa démarche RSE :
« Faire découvrir, partager et valoriser les Terres de Chartres auprès de visiteurs multifacettes, et mettre notre attachement et notre expertise du territoire pour créer des expériences personnalisées/uniques. »
Conscient des défis qui touchent le monde, C’Chartres tourisme se positionne comme Entreprise publique locale responsable et s’engage à proposer aux visiteurs des séjours adaptés aux contraintes économiques, sociales et environnementales pour concilier voyage, détente, plaisir, culture, développement personnel, bien-être et croissance du territoire.
Si le tourisme répond au besoin de faire une pause, de se détendre et de se récompenser des efforts fournis tout au long de l’année, le tourisme régénératif répond aux nouveaux besoins des touristes en termes de responsabilité environnementale, de justice sociale, d’éthique et de sens.
Il invite à aller au-delà de la simple pause et de vivre des expériences authentiques fondées sur la relation avec soi-même, avec les autres et avec la nature pour que chaque visite contribue au processus de transformation positive du voyageur comme du territoire.
Pour que l’expérience de voyage profite autant au visiteur qu’à la destination, l’utilisateur est invité
• à créer les conditions d’une connexion véritable avec le territoire
• à relever les défis sociaux et environnementaux de la destination
• à aider la nature à retrouver sa vigueur
• à communiquer de manière constructive
• à contribuer au changement de mentalité
En espérant vous avoir permis de reconsidérer votre façon de voyager, nous vous souhaitons de merveilleuses vacances pour contribuer au développement de votre destination tout en contribuant à votre bien-être, votre développement personnel et votre épanouissement…
(1) limites planétaires : aussi appelées limites fonctionnelles (Johan Rockström) sont des repères établis au meilleur des connaissances scientifiques actuelles afin de se garder à une distance raisonnable des seuils critiques et préserver les capacités autorégulatrices de la Terre.
(2) tourisme régénératif : non seulement l’activité touristique vise la neutralité carbone, mais elle vise à contribuer efficacement à régénérer la nature et l’humain.
Article écrit par Elise Ramaroson
Devenir un touriste responsable
Le principe de responsabilité a été évoqué en 1979 par l’allemand Hans Jonas. Pour lui l’homme a acquis en peu de temps les capacités de s’autodétruire et doit changer radicalement son comportement afin « d’agir de façon que les effets de ses actions soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur Terre. »
Ce principe a été repris par l’ONU dans le cadre du développement durable (DD) et concerne tous les habitants de la planète.
Il comprend 3 points essentiels :
1. Prendre conscience des répercussions de nos actions et des risques qu’elles impliquent
2. Partager une vision commune de ce que nous souhaitons pour le futur de la planète et de ses habitants
3. Mettre en œuvre des actions collectives pour avancer vers la vision formulée
Il faut bien l’avouer, le changement n’est pas toujours agréable et il est tentant de rester dans nos habitudes et d’attendre que les autres fournissent l’effort, que les autres changent.
Cependant, devant l’urgence des défis environnementaux, sociétaux et économiques, il est primordial que chacun contribue à son échelle, que chaque secteur se mobilise et participe à l’effet colibri :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt.
Tous les animaux terrifiés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu es fou. Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
À son échelle, on peut tous agir face aux défis environnementaux, sociaux ou économiques, car la somme des « actions colibris » aura plus d’effet que la somme de « pas d’action » !
En ce mois de départ en vacances… quel va être votre effet colibri ? Comment allez-vous contribuer à votre échelle à atteindre les objectifs de Développement Durable (ODD) en tant que touriste ?
Pour vous donner des idées concrètes, nous vous partageons quelques-unes des initiatives de C’Chartres tourisme :
– Essayez le tourisme de proximité avec « prendre l’air en TER », venez en train et découvrez la ville en piéton !
– Explorez en vélo ! La véloscenie relie Paris au Mont Saint-Michel via Sceaux, Maintenon, Chartres et le perche !
– Découvrez la ville sous un autre angle en empruntant l’accrobranche urbain !
– Soutenez l’architecture naïve en parcourant la maison Picassiette !
– Campez en écolodge avec un impact minime sur l’environnement !
– Flânez au fil de l’eau et sensibilisez-vous à cette thématique via une de nos visites guidées !
– Vitraux, savoir-faire, gastronomie, environnement contribuez à la préservation du patrimoine culturel et naturel !
– Faites-vous plaisir chez nos partenaires restaurateurs et hôteliers responsables !
– Participez à l’économie du territoire en consommant les produits dérivés locaux ou made in France !
– Profitez de l’aménagement d’espaces verts responsables et non simplement décoratifs !
– Enfin, contribuez à la promotion du territoire et devenez nos ambassadeurs…
Le premier pas est de se rendre compte que le tourisme de masse ne permet pas de répondre aux critères de durabilité, de viabilité et de vivabilité*.
Puis, après cette prise de conscience vient la question de la vision : comment à notre échelle envisageons-nous notre manière de faire du tourisme ?
Pour finir, il s’agira de se demander quelles actions nous nous engageons à faire ? et quand allons-nous les faire ?
*
Social + environnement + économie = développement durable
Environnement + social = vivable
Social + économie = équitable
Économie + Environnement = viable