Participants

Alexandre Kerangall

Résumé

Découvrez en plus sur l'origine de la sensation de bonheur et de bien-être.

À propos de l’épisode

 

Nous nous intéressons dans cet épisode à deux hormones qui jouent un rôle primordial dans notre approche du bien-être : la dopamine et l'ocytocine.

À propos des participants

 

Alexandre est certifié technicien PNL et titulaire d'un diplôme en sciences cognitives.

Contenu écrit

Aaaah, le bonheur. Cet état de plénitude complet que nous recherchons tous, consciemment ou non. Indéfinissable sentiment qui surgit pourtant à des moments bien précis, que certains vivent plus fortement que d'autres, que la plupart tentent de décrire à l'aide de grandes métaphores, à l'image des papillons qui nous chatouillent le ventre.

Malheureusement, au risque d'en décevoir certains, aucun lépidoptère ne se balade gaiement dans votre estomac quand il vous arrive quelque chose de bons, de biens ou de plaisant. C'est simplement que votre cerveau, cette magnifique masse gélatineuse qui vous sert en chaque instant, se réveille, et répond à un stimulus extérieur. Ce stimulus peut être de toute nature : croquer dans une pomme, terminer une tâche, partager un repas en famille, avoir une relation amoureuse... Bref, vous l'aurez compris, nous allons aujourd'hui parler d'émotions, de bonheur et de cerveau. Je suis Alexandre, et vous écoutez un podcast méristHemE.

Et parce qu'il serait trop long d'aborder tous les circuits hormonaux intervenant dans la création du bonheur en un seul podcast, je vous invite dès maintenant à vous plonger au coeur de cette série liée aux émotions. Pour ce qui est de notre thématique du jour, nous allons nous attarder sur deux hormones essentielles à la création du bonheur et du bien-être : la dopamine et l'ocytocine.

Commençons par la première : la dopamine. Cette molécule, aussi appelée "hormone du plaisir" ou encore "hormone du bonheur", intervient dans un système complexe de récompense et de renforcement de comportements qui nous sont bénéfiques. Croquer dans une pomme, écouter une musique que nous apprécions, avoir un contact physique avec une personne que nous aimons, sont parmi tant d'autres des éléments qui déclenchent chez l'être humain la libération de dopamine.

Entre autre chose, la dopamine joue un rôle primordial dans le processus motivationnel. En effet, trouver de la motivation à effectuer une tâche libérera dans votre corps une charge de dopamine, qui vous fera prendre du plaisir à accomplir cette tâche, et à la cocher comme accomplie dans votre to-do list. Une fois cette tâche terminée, la sensation de performance entrainera elle aussi la libération de dopamine, ce qui vous poussera à vous plonger dans une autre tâche, etc. etc.

Vous l'aurez compris, on rentre assez facilement dans un cercle vertueux bénéfique qui lie performance, motivation et bonheur, dont l'ingrédient secret est la dopamine.

En plus de ça, la balance hormonale de votre corps se régule d'elle même pour un effet positif amplifié. Il est assez simple de résumer tout ça à un système binaire. Pour l'illustration, imaginez vos muscles. Ces derniers fonctionnent généralement par 2 quand il s'agit d'effectuer un mouvement. Quand vous pliez votre bras par exemple, votre biceps se contracte alors que votre triceps se détend. Et bien, vos hormones fonctionnent en quelque sorte de la même manière. Pour que la sensation de bonheur survienne, il faut que les émotions opposées diminuent, sans quoi vous deviendriez vite complètement fou. Ainsi, lorsque vous recevez une décharge de dopamine, celle ci a comme capacité de réduire 2 hormones du stress : le cortisol et l'adrénaline. De plus, elle augmente la sécrétion d'endorphine, une hormone qui a pour rôle de faire oublier la douleur au corps pendant un cours lap de temps, et qui elle, a son tour, a le pouvoir de libérer de la dopamine. Et hop, un nouveau cercle vertueux. Bien sûr, toutes ces hormones jouent des rôles bien particuliers dans notre évolution, et ne sont pas juste présentes pour nous faire stresser inutilement. Mais nous reviendrons sur leur utilité dans un futur épisode.

Pour revenir sur la dopamine, ce qui est merveilleux, c'est qu'il n'y a pas besoin d'en larguer une quantité phénoménale pour en ressentir les effets. Tout comme ajouter à un gâteau du chocolat de qualité suffit à en améliorer la recette, votre corps se satisfera d'une petite dose de bonheur. Pas besoin donc d'aller chercher l'accomplissement total au quotidien : un petit plaisir suffit à chasser le stress. Alors ne vous privez pas : écouter la musique que vous aimez, remplissez de petites tâches qui vous font progressez, allez prendre l'air si cela vous fait du bien...et surtout, mangez du chocolat à la fin des repas.

Passons maintenant l'ocytocine. On la surnomme aussi hormone du bien-être, mais préférons pour notre approche hormone de la générosité ou de l'empathie. Libérée en continu dans notre corps, la présence d'ocytocine connait des périodes d'activité plus importantes. En effet, celle-ci s'accentue lorsque que nait dans notre entourage un sentiment d'attachement : être avec les membres de notre famille, entretenir une amitié forte ou encore connaitre une relation amoureuse. Ainsi, l'ocytocine est apparentée aux liens qui nous unissent socialement, nous impliquent dans un groupe et nous poussent à interagir. Elle nous permet de rentrer en symbiose avec la personne avec laquelle nous interagissons. Elle est cette pincée de magie qui nous permet de faire confiance ou de nous inscrire dans une relation stable. Elle permettra aussi bien à la mère de s'attacher au bébé qui vient de naitre que de faire atteindre à une conversation professionnelle un stade constructif. (Petite appartée, je vous invite si ce n'est déja fait à vous plonger dans l'épisode précédent sur l'ocytocine et le cortisol si vous souhaitez en apprendre d'avantage sur la construction d'une conversation enrichissante).

L'ocytocine a aussi la capacité de diminuer la sensation de peur. Ainsi, montrer de l'empathie à une personne la fera se sentir comprise, libérera chez elle de l'ocytocine, diminuera ses réticences à développer une conversation, et augmentera son niveau de confiance. Vous créez ainsi du lien, et tout le monde y gagne. Il a aussi été montré scientifiquement que l'ocytocine favorisait le souvenir sélectif des visages joyeux. Alors un conseil tout simple pour commencer une conversation : souriez. Vous verrez, il n'y aura pas de mauvaise surprise.

Petite anecdote, c'est cette hormone qui est à l'origine du mal du pays. Nous ne parlerons pas ici à proprement parlé de drogue, mais l'ocytocine, tout comme la dopamine, crée un certain effet d'accoutumance. Vous vous habituez assez facilement à être bien, et à être entouré de gens que vous aimez ou que vous appréciez. Ainsi, lorsque vous vous retrouvez loin d'eux, votre sécrétion d'ocytocine diminue, et vous vous sentez un peu perdu...Mais ne terminons pas là dessus, c'est un peu trop triste.

Si nous devions résumer l'ensemble des informations, voici ce que nous pourrions dire : la dopamine nous pousse à ressentir du plaisir, notamment à travers le processus motivationnel, ce qui nous induit à rechercher ce qui nous fait du bien, individuellement. L'ocytocine, quant à elle, favorise nos interactions sociales, et nous permet de créer des liens et des relations de confiance.

Ainsi, la combinaison des deux nous permet de conjuguer performance individuelle, et performance collective. Nous recherchons à la fois à être bien seul, et à être bien en groupe. Ces deux sentiments nous permettent d'établir une sensation de protection, qui peut être induite par : la présence d'objectifs dans la vie, le sens que nous lui donnons, les liens sociaux que nous entretenons, la projection vers un avenir agréable ou tout simplement des moments agréables de l'instant présent...

Et dans un monde où il est parfois difficile de trouver du sens, il n'y a pas de mal à se faire du bien, alors n'oubliez pas que vous avez le pouvoir de vous rendre heureux. Et après tout, tout ça est parfois aussi simple qu'un carré de chocolat.

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